lundi 22 octobre 2018

La pêche des crevettes au Lycée Franco-Libanais Verdun de Beyrouth

Ce lundi 22 octobre 2018, 3 classes du Lycée se sont rendues à Byblos sur une plage pour capturer et observer la faune du bord de mer. Déjà, en moyenne section, il est possible d'apprendre à manier l'épuisette pour se rendre compte que le littoral est un milieu de vie. 


Ici, il y a la plage, des bateaux dans le port, des bateaux qui pêchent mais aussi au loin, des très gros bateaux faits pour transporter des tas de choses. Nous, ce qui nous intéresse, aujourd'hui, ce ne sont pas les bateaux, ce sont les bestioles qui vivent à côté de la plage de galets, dans les petites flaques. Équipés de bocaux et d'épuisettes, la pêche va se pratiquer dans les petits trous, entre les gros blocs, sous les pierres, à l'abri des algues.


Attention, ça glisse ! On s'approche doucement pour regarder sans effrayer les animaux. Avant de troubler l'eau, on observe, on cherche des pinces, des antennes ou des nageoires. Pas toujours facile, les couleurs et les formes se mélangent.



"Monsieur, ici, ça bouge, un crabe, vite, vite, vite ! Il est parti se cacher sous cette pierre."
Doucement, on positionne l'épuisette à côté de la pierre en imaginant qu'il va chercher à se sauver par cet endroit. L'épuisette tenue d'une main est prête à être relevée si le crabe y entre. L'autre main soulève délicatement la pierre sans surprendre l'animal, sans faire de vague, sans remuer la boue et troubler l'eau. Le crabe se retrouve à vue, en voulant s'échapper, il prend la mauvaise direction, il faut le repousser vers l'épuisette avec la main. Voilà, la bête est prise, direction le bocal.  



Les enfants, inquiets au début, s’habituent à utiliser l'épuisette, à mettre les mains dans l'eau et capturent crevettes, poissons et crabes. Nous nous rassemblons sur la plage pour observer les animaux pêchés. Plusieurs crabes, certains grands, d'autres petits, certains plats et rapides sont capables de nager, d'autres costauds et plus calmes, s'accrochent à la roche. Ils n'ont pas les mêmes pinces, pas les mêmes couleurs, pas toujours la même forme mais toujours le même nombre de pattes. Le crabe qui effrayait tout le monde passe maintenant de main en main. Les peurs s'effacent pour laisser place à l'observation. Les animaux retournent dans les flaques à l’exception de quelques uns qui vont rester 2 jours dans l'aquarium de la classe pour pousser les observations et réaliser des dessins.     


C'est ainsi que l'on peut sensibiliser la génération future pour un meilleur respect de la mer et du littoral.








jeudi 11 octobre 2018

Découvrir et comprendre l'environnement dans la réserve de Tannourine

Ce mercredi 10 octobre 2018, Logbook et l'association environnementale Tannour w Nour ont émerveillé les élèves de deux classes de CM1 du collège protestant de Beyrouth en leur faisant découvrir les beautés de la nature dans la réserve naturelle de Tannourine. Rien de mieux que cet émerveillement pour débuter un travail d'observation et de compréhension des milieux naturels. La réserve est située dans le Mont Liban à proximité du village de Harissa. A 1800m d'altitude, prairies, rocailles, zones arbustives et forêts de cèdres permettent de comparer les caractéristiques de ces milieux, d'aller à la rencontre des animaux et de comprendre les interactions entre les différents composants de ces environnement.


A la descente du bus les élèves ont la banane, partis du centre ville de Beyrouth, après plus de 2h de route, ils découvrent un paysage beaucoup moins urbain et respirent un air plus sain. C'est une vraie opportunité de pouvoir emmener des classes dans d'aussi beaux lieux proches de Beyrouth. 


Plein d'énergie et motivés par la soif de la découverte, les élèves traversent le petit plateau qui sépare la route d’accès à l'entrée de la réserve. C'est déjà l'occasion d'observer quelques bestioles. Lézards, papillons, criquets, rapaces nous obligent à nous arrêter pour pousser les observations, pour expliquer.


A l'entrée de la réserve, vers le nord, le paysage est découvert, on peut voir assez loin et nous en profitons pour nous assoir et commencer la séance. 


On fait connaissance. Je leur explique ce que j'aime quand je suis dans la nature, les rencontres, les contemplations, les observations, les questions, les surprises, les joies tout simplement. Nous échangeons quelques questions avant de nous localiser : le Liban, au bord de la mer Méditerranée, le nord, le sud, l'est, l'ouest, le mont Liban, la plaine de la Bekaa, les villes et les villages du coin... Voilà, nous savons où nous sommes.
Ils me disent "Le paysage est très beau", alors, on commence à le décortiquer, que voit on ? On analyse ses composants, on les classe. Nous allons même observer ces rochers, ces petites falaises qui semblent être sculptés. Sculptés pour offrir de multiples recoins, des zones sèches, des fosses plus humides et à l’abri du vent, des cachettes pour les animaux... Nous sommes sur des couches calcaires érodées par l'eau au fil des siècles, des milliers d'années mais il y a aussi des blocs plus noirs, plus géométriques, c'est du basalte. On parlera alors des fossiles, du dépôt des sédiments au fond de la mer et de la formation de chaînes de montagnes mais aussi du magma et de son refroidissement en basalte. Je ne pensais pas aller jusque là, mais il faut bien répondre aux questions de ces petites têtes pleines de curiosité. 


L'aventure commence, ça sent bon les herbes sèches, pendant la traversée de la prairie puis des rocailles, on cherche. Plus de 60 petits yeux vous trouvent des milliers de merveilles. "ici monsieur, un scarabée ! - J'ai entendu une bête. - Là les herbes, elles bougent. - monsieur, c'est quoi les cris que l'on entend. - là, un passage, une crotte".... On pourrai passer des heures à découvrir la vie entre les pierres, les arbustes ou les arbres. C'est gagné, l'ensemble de la classe est en immersion.  


Une mue de serpent, des fruits qui s'accrochent à nous, le cri d’alerte du geai, le passage d'un faucon, la dissection d'une crotte de renard, autant d'observations pour montrer, pour comprendre qu'ici comme dans tous les milieux naturels, les habitants, les composants de l'environnement vivent ensemble et dépendent les uns des autres, c'est tout un monde qu'il faut respecter et que nous devons protéger pour le transmettre à nos enfants.  



Dans cette réserve, on ne peut pas passer sans faire un câlin aux vieux cèdres millénaires, toucher son écorce, sentir sa sève, essayer de se représenter tout ce temps immobile à pousser doucement. 


    
C'est fini, mais surement, il en restera quelques choses, peut être suffisamment pour faire de beaux  rêves.