vendredi 21 décembre 2018

Au Liban, des tortues et du plastique

Mardi 18 décembre, dans le cadre d'un projet pédagogique concernant le plastique avec les CM1 du Lycée Alphonse Lamartine de Tripoli, on a parlé tortues marines. Pas seulement des tortues. La tortue est une bonne entrée en matière tout comme l'ours pour toucher la fibre sensible des petits et des grands. Après avoir vu le côté exceptionnel des paysages, des milieux naturels du Liban, nous avons discuté de quelques animaux sauvages pas moins exceptionnels comme le Tabsoun, la hyène, l'ours, le loup, le phoque moine, le dauphin, la baleine et les tortues marines. Peu d'enfants des trois classes présentes imaginaient la présence de ces animaux dans leur pays. Si on ne connaît pas leur existence, on ne peut pas les préserver. Pour eux, voilà chose faite. Ils ont vu que leur pays possède des endroits formidables avec de vrais trésors biologiques.


On passe à l'étude des tortues marines : deux espèces de reptile, leur anatomie, leur alimentation, leur respiration puis leur reproduction. C'est lors de l'étude de leur reproduction que les choses se gâtent. Déjà que la femelle abandonne ses œufs et que les jeunes tortues ne retrouvent pas leur maman quand elles arrivent dans la mer, quand on voit la quantité de prédateurs qui les attendent (crabes, renards, oiseaux, bernard l'hermite, poissons, requins...) les enfants sont terrifiés. C'est à ce moment qu'ils disent qu'il faut vraiment les aider alors on voit comment les organismes de préservation s'occupent des nids des tortues. 



On aborde la problématique de plages spécifiques pour que les tortues puissent pondre, les conditions qui favorisent le bon déroulement de la ponte, de l'évolution des œufs et du départ des petits. 


En parlant du rôle des organismes de préservation de la vie marine, on voit que l'hiver, un grand nombre de tortues mortes sont découvertes sur la côte. Comme lors d'une enquête policière, on recherche la cause de la mort. C'est là que le plastique entre en scène dans notre belle histoire. Il agit comme un piège pour certaines tortues qui se retrouvent attachées, entravées. Ce plastique est mangé par certaines tortues quand, dans l'eau, il est pris pour des méduses... On voit également les autres plastiques mangés pour d'autres raisons et les micro-plastiques. Après avoir compris que le plastique est vraiment un grave problème pour les tortues, on évoque d'autres espèces qui comme les tortues meurent de cette pollution : oiseaux marins, phoques, dauphins...



C'est le moment de réfléchir ensemble du comportement à adopter avec la consommation du plastique. On termine la séance en découvrant les beaux paysages de l'introduction pollués par les plastiques que la mer ramène lors des tempêtes.

lundi 17 décembre 2018

Exposition "Tortue Loubnan"

Cette exposition de 10 photographies couleurs de taille 80/50cm vise à mieux faire connaître les deux espèces de tortues marines qui vivent et viennent se reproduire sur la côte libanaise. Ces deux espèces de reptiles marins sont menacées d'extinction à l'échelle mondiale. Le Liban a la chance que chaque été plus d'une centaine de tortues viennent pondre sur certaines de ses plages. Face à la disparition des milieux de reproduction de ces deux espèces sur les côtes libanaises, il est urgent de sensibiliser un maximum de personne pour préserver ces espèces et donc les milieux où elles viennent se reproduire.  


Cette exposition disponible au Liban, elle est à louer à la semaine, installation et démontage compris. Il est possible de réaliser une conférence ou des ateliers pour les scolaires sur le thème des tortues.

Pour plus d'information, contacter Thierry Magniez
tel : +961 71 688 620
mail : logbook.tm@gmail.com





lundi 22 octobre 2018

La pêche des crevettes au Lycée Franco-Libanais Verdun de Beyrouth

Ce lundi 22 octobre 2018, 3 classes du Lycée se sont rendues à Byblos sur une plage pour capturer et observer la faune du bord de mer. Déjà, en moyenne section, il est possible d'apprendre à manier l'épuisette pour se rendre compte que le littoral est un milieu de vie. 


Ici, il y a la plage, des bateaux dans le port, des bateaux qui pêchent mais aussi au loin, des très gros bateaux faits pour transporter des tas de choses. Nous, ce qui nous intéresse, aujourd'hui, ce ne sont pas les bateaux, ce sont les bestioles qui vivent à côté de la plage de galets, dans les petites flaques. Équipés de bocaux et d'épuisettes, la pêche va se pratiquer dans les petits trous, entre les gros blocs, sous les pierres, à l'abri des algues.


Attention, ça glisse ! On s'approche doucement pour regarder sans effrayer les animaux. Avant de troubler l'eau, on observe, on cherche des pinces, des antennes ou des nageoires. Pas toujours facile, les couleurs et les formes se mélangent.



"Monsieur, ici, ça bouge, un crabe, vite, vite, vite ! Il est parti se cacher sous cette pierre."
Doucement, on positionne l'épuisette à côté de la pierre en imaginant qu'il va chercher à se sauver par cet endroit. L'épuisette tenue d'une main est prête à être relevée si le crabe y entre. L'autre main soulève délicatement la pierre sans surprendre l'animal, sans faire de vague, sans remuer la boue et troubler l'eau. Le crabe se retrouve à vue, en voulant s'échapper, il prend la mauvaise direction, il faut le repousser vers l'épuisette avec la main. Voilà, la bête est prise, direction le bocal.  



Les enfants, inquiets au début, s’habituent à utiliser l'épuisette, à mettre les mains dans l'eau et capturent crevettes, poissons et crabes. Nous nous rassemblons sur la plage pour observer les animaux pêchés. Plusieurs crabes, certains grands, d'autres petits, certains plats et rapides sont capables de nager, d'autres costauds et plus calmes, s'accrochent à la roche. Ils n'ont pas les mêmes pinces, pas les mêmes couleurs, pas toujours la même forme mais toujours le même nombre de pattes. Le crabe qui effrayait tout le monde passe maintenant de main en main. Les peurs s'effacent pour laisser place à l'observation. Les animaux retournent dans les flaques à l’exception de quelques uns qui vont rester 2 jours dans l'aquarium de la classe pour pousser les observations et réaliser des dessins.     


C'est ainsi que l'on peut sensibiliser la génération future pour un meilleur respect de la mer et du littoral.








jeudi 11 octobre 2018

Découvrir et comprendre l'environnement dans la réserve de Tannourine

Ce mercredi 10 octobre 2018, Logbook et l'association environnementale Tannour w Nour ont émerveillé les élèves de deux classes de CM1 du collège protestant de Beyrouth en leur faisant découvrir les beautés de la nature dans la réserve naturelle de Tannourine. Rien de mieux que cet émerveillement pour débuter un travail d'observation et de compréhension des milieux naturels. La réserve est située dans le Mont Liban à proximité du village de Harissa. A 1800m d'altitude, prairies, rocailles, zones arbustives et forêts de cèdres permettent de comparer les caractéristiques de ces milieux, d'aller à la rencontre des animaux et de comprendre les interactions entre les différents composants de ces environnement.


A la descente du bus les élèves ont la banane, partis du centre ville de Beyrouth, après plus de 2h de route, ils découvrent un paysage beaucoup moins urbain et respirent un air plus sain. C'est une vraie opportunité de pouvoir emmener des classes dans d'aussi beaux lieux proches de Beyrouth. 


Plein d'énergie et motivés par la soif de la découverte, les élèves traversent le petit plateau qui sépare la route d’accès à l'entrée de la réserve. C'est déjà l'occasion d'observer quelques bestioles. Lézards, papillons, criquets, rapaces nous obligent à nous arrêter pour pousser les observations, pour expliquer.


A l'entrée de la réserve, vers le nord, le paysage est découvert, on peut voir assez loin et nous en profitons pour nous assoir et commencer la séance. 


On fait connaissance. Je leur explique ce que j'aime quand je suis dans la nature, les rencontres, les contemplations, les observations, les questions, les surprises, les joies tout simplement. Nous échangeons quelques questions avant de nous localiser : le Liban, au bord de la mer Méditerranée, le nord, le sud, l'est, l'ouest, le mont Liban, la plaine de la Bekaa, les villes et les villages du coin... Voilà, nous savons où nous sommes.
Ils me disent "Le paysage est très beau", alors, on commence à le décortiquer, que voit on ? On analyse ses composants, on les classe. Nous allons même observer ces rochers, ces petites falaises qui semblent être sculptés. Sculptés pour offrir de multiples recoins, des zones sèches, des fosses plus humides et à l’abri du vent, des cachettes pour les animaux... Nous sommes sur des couches calcaires érodées par l'eau au fil des siècles, des milliers d'années mais il y a aussi des blocs plus noirs, plus géométriques, c'est du basalte. On parlera alors des fossiles, du dépôt des sédiments au fond de la mer et de la formation de chaînes de montagnes mais aussi du magma et de son refroidissement en basalte. Je ne pensais pas aller jusque là, mais il faut bien répondre aux questions de ces petites têtes pleines de curiosité. 


L'aventure commence, ça sent bon les herbes sèches, pendant la traversée de la prairie puis des rocailles, on cherche. Plus de 60 petits yeux vous trouvent des milliers de merveilles. "ici monsieur, un scarabée ! - J'ai entendu une bête. - Là les herbes, elles bougent. - monsieur, c'est quoi les cris que l'on entend. - là, un passage, une crotte".... On pourrai passer des heures à découvrir la vie entre les pierres, les arbustes ou les arbres. C'est gagné, l'ensemble de la classe est en immersion.  


Une mue de serpent, des fruits qui s'accrochent à nous, le cri d’alerte du geai, le passage d'un faucon, la dissection d'une crotte de renard, autant d'observations pour montrer, pour comprendre qu'ici comme dans tous les milieux naturels, les habitants, les composants de l'environnement vivent ensemble et dépendent les uns des autres, c'est tout un monde qu'il faut respecter et que nous devons protéger pour le transmettre à nos enfants.  



Dans cette réserve, on ne peut pas passer sans faire un câlin aux vieux cèdres millénaires, toucher son écorce, sentir sa sève, essayer de se représenter tout ce temps immobile à pousser doucement. 


    
C'est fini, mais surement, il en restera quelques choses, peut être suffisamment pour faire de beaux  rêves.

vendredi 7 septembre 2018

Rentrée 2018-2019

Une nouvelle année scolaire débute, LOGBOOK en profite pour faire un point sur les propositions pédagogiques possibles. Des ateliers, des spectacles, des conférences, des sorties, des cours sont proposés mais LOGBOOK apporte avant tout une aide à la création, au suivi et à la mise en valeur de projets interdisciplinaires.
 
Bonne année scolaire 2018/2019


Les thèmes abordés sont :
  • la biodiversité avec comme entrées, les Tabsouns, Les ours, les tortues marines du Liban, la faune de bord de mer, les insectes de la montagne...
  • les expéditions avec la rencontre d'un explorateur et la découverte de son matériel, de son mode de vie en exploration solitaire ou en équipe scientifique
  • les ressources naturelles et historiques, le Liban est un pays riche en sites historiques et en biodiversité. Il est bon de les faire aimer aux élèves pour aider à leur conservation et construire l'avenir

Quelques exemples de projets menés avec des classes ou des établissements :
  • Création d'un poulailler : détermination des conditions de vie de l'animal, prise en compte de ces conditions pour dessiner le poulailler, réalisation, installation, alimentation et suivi de la croissance du poussin...
  • Création de culture en aquaponie : détermination des besoins des plantes et des besoins des poissons, conception, construction, installation et suivi
  • Composteur : aborder la gestion des déchets, le recyclage, la possibilité de composter certains déchets, conception du composteur, construction, installation et suivi
  • Tabsoun :  spectacle ou conférence sur les expéditions en montagne au Liban, découverte entre-autre des oiseaux migrateurs, des mammifères, des insectes ... et des tabsouns du Liban, sortie pour les observer, projet en classe autour du tabsoun (dessin, caricature, BD, livre, chanson...), présentation aux parents  exemple
  • Tortues marines du Liban : spectacle ou conférence, sortie bord de mer pour pêcher (crabes, crevettes, poissons, coquillages...), travail en classe sur les tortues ou la faune de bord de mer (observations, dessins scientifiques, empreintes de poisson, réalisations de tampons, impressions, livre, spectacle de fin d'année...)
    exemple
  • paysage libanais : découverte d'un ou de plusieurs paysages, sortie, lecture, représentation, évolution   exemple
Il est également possible d'appuyer les projets sur un travail photographique, la conception d'un journal de bord, la réalisation d'un film ou d'une bande son grâce au savoir faire de LOGBOOK.

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mercredi 30 mai 2018

Des petits et des tortues

Parler de tortues marines aux enfants dès 3 ans, raconter des histoires, montrer les tortues libanaises, les mimer, comprendre ce qu'elles font, mettre le masque, le tuba et les palmes, sentir un peu l'aventure ..., c'est donner envie de mieux les connaître et de les respecter. Aujourd'hui, c'était reliure des petits livres documentaires réalisés par une classe de petite section au lycée Abdel Kader.
Ces livres sont les fruits d'un travail avec la classe depuis janvier.

 

 

Des livres et des expéditions

Des livres pour préparer les expéditions, des livres pour restituer les expéditions.
En mai, je suis allé parler d'expéditions et de livres au lycée Saint Joseph de Cornet Chahwan dans le Metn, dans la montagne au dessus de Beyrouth. Cet établissement enseigne en langue anglaise mais les élèves bénéficient de cours de français. C'est Plus de 3000 élèves qui grandissent autour du monastère sur ce rocher, de la maternelle à la terminale.




Trois présentations de 1h30 ont eu lieu, pour les grades 2 (CE1), les grades 6 (sixième) et les grades 8 (quatrième). L’amphithéâtre rempli, on évoque l'exploration et les 5 sens, le ressenti sur le terrain et l'envie de partager ce ressenti. On commence en présentant différentes expéditions, seul en autonomie avec les ours du Kamtchatka, à 3 avec les bœufs musqués des hauts plateaux du Dovrefjell, en équipe sur un navire océanographique avec des chercheurs autour de la Guadeloupe, sous l'eau et sur les plages d'une île de Guyane, mais aussi dans les forêts tropicales de Guyane et de Papouasie Nouvelle Guinée. Parler, montrer, essayer d'emmener les élèves sur ces terrains lointains permet de leur faire comprendre ce qu'est une expédition, les conditions de vie, les rencontres, les moments forts et les difficultés rencontrées mais aussi de faire connaître les métiers autour de ces expéditions.
 
 





On aborde ensuite le journal de bord de l'explorateur, l'outil indispensable pour partir en expédition, celui qui permet de conserver les rencontres, les émotions, les ressentis, les noms des lieux, les gouts et les odeurs découvertes... Je montre en 2 minutes comment on réalise son propre carnet à partir de feuilles A4 et de carton assemblés à l'aide d'un fil et d'une aiguille.


Et les livres. On en parle comme de précieux manuscrits qui renferment les secrets des expéditions. 5 livres sont présentés. Ces livres, comme les fruits de riches expéditions, peuvent être très différents mais chacun d'eux permet la transmission des ressentis de l'auteur-explorateur. 
"Le traquet kurde" de Jean Rolin : Une belle écriture, un grand auteur, de l'histoire, de l'observation, des descriptions.
"Coureur des bois" de Ilya Klvana : Le récit d'une traversée du Canada de l'océan Pacifique à l'océan Atlantique en kayak.
"Aventure en Guyane" de Raymond Maufrais : Le journal de bord retrouvé d'une expédition en Guyane, les aventures d'un explorateur qui meurt pendant son expédition.
"Le détroit du loup" de Olivier Truc : Un romain au scénario accrocheur pour parler de l’univers des éleveurs de rennes.
"Muchacho" de Emmanuel Lepage : Une bande dessinée pour raconter une révolution en Amérique du sud.
5 livres, 5 façons de raconter une expédition.