jeudi 16 novembre 2017

Raconte-moi le paysage

Ce mardi 15 novembre 2017, nous voilà partis à Qornet Chehwan, un petit village libanais situé dans le caza du Metn sur le Mont-Liban. Avec les élèves de CE2B du Lycée Montaigne, c'est le paysage qui nous intéresse aujourd'hui. A 8h, le rendez-vous est donné au lycée pour un départ à 8h15. 


Après un court trajet en bus, nous sommes sur le terrain sous la bien vaillance d'un beau soleil et au moins 25 degrés.  Le chauffeur du bus nous dépose à l'entrée du parc Chawiya. Après avoir parcouru le parc, nous chercherons un point de vue pour analyser le paysage.


Pour débuter notre petite expédition, on discute de la façon d'observer le milieu : les yeux ne sont pas les seuils organes qui nous permettent de ressentir les choses, il ne faut pas oublier de mettre en marche ses oreilles, son nez, ses mains et peut être même sa langue. Les découvertes débutent, un arbre, ses feuilles, ses branches, ses fruits et les animaux qui assurent la dispersion de ses graines. Fermer les yeux et toucher son tronc, chaque arbre est différent, chaque espèce a ses particularités. Les enfants essaient de ressentir les choses et de s'exprimer :
Moi, "Elle est comment l’écorce de cet arbre ? " (en parlant d'un vieux chêne)
Un élève, "Elle est montagnarde monsieur" (les yeux fermés, promenant les mains sur son tronc)
Le message semble être bien passé.
On avance dix mètres et une odeur attire notre attention, en cherchant un peu, les élèves découvrent l'arbuste qui émet cette odeur. Ce sont ses fleurs, des fleurs simples, sans pétale et sépale, qui embaument les environs. D’ailleurs, elles n'attirent pas que les élèves, des abeilles œuvrent de fleur en fleur pour récolter le pollen. Le chemin que nous rempruntons est aussi le lieu de pâturage d'un sympathique animal à quatre pattes avec de longues oreilles.   

 
Entre les arbres, un petit chemin nous mène vers le point de vue.




On y est, après avoir parcouru les alentours pour faire connaissance avec certains composants du milieu, il est maintenant possible d’appréhender le paysage dans son ensemble. On débute par les descriptions spontanées des élèves :
- "C'est beau"
- "C'est vert"
- "C'est surnaturel, il y a presque que des arbres"
Et oui quand on vit au Liban, on peut trouver ça surnaturel de voir des arbres. L'exercice se poursuit avec une description collective plan par plan puis une analyse des composants de ce paysage. On évoque aussi le fait de pouvoir décrire le paysage avec un texte dans lequel les phrases peuvent permettre d'évoquer les sons (oiseaux, pelleteuses, klaxons...), la météo, les odeurs et les ressentis. Il ne faut pas oublier qu'un paysage n'est pas fixe, il est en perpétuel évolution. Nous avons vu que les animaux transportent les graines des plantes et des arbres, ces végétaux peuvent donc aller pousser ailleurs dans le paysage. Les saisons et les actions de l'homme peuvent aussi changer le paysage. Les enfants choisissent un angle de vue et réalise un croquis d'une partie du paysage qui leur est offert.



En remontant vers l'entrée du parc, la classe découvre que leur paysage a suscité l’intérêt d'autres personnes qui ont décidé de s'y installer quitte à engendrer des changements. 



La sortie est terminée, il nous faut retourner au lycée et exploiter toutes ces observations.







































 

jeudi 19 octobre 2017

Sur la piste du Daman

Aujourd'hui, dans le Chouf, c'est à la recherche du Daman, qu'avec une classe de CM1 du lycée Abdel kader, nous sommes partis. Partis de Beyrouth, un peu avant 8h, nous descendons vers le sud jusqu'à Saïda pour commencer à monter dans le Chouf. Il faut s'élever de 1200m et la route est sinueuse.
 




Les élèves ont déjà assisté à une expédition contée dans cette région et c'est donc avec beaucoup d'impatience et de curiosité qu'ils se lancent dans cette aventure. Vers 9h30, nous sommes sur le terrain. On noue fermement les lacets de ses chaussures, on ajuste les sangles de son sac à dos. La randonnée débute dans les vergers où nous pouvons observer les différents arbres, leurs fruits et essayer de comprendre comment et par qui leurs graines sont dispersées.



Sur une plante à fleurs jaunes où nous observions des coccinelles, une grosse galle est découverte. Sa dissection nous permet de trouver et d'observer une sorte de petit asticot qui s'y développe. C'est un insecte qui est venu pondre dans une fleur. Elle s'est transformée en nid pour la progéniture de cet insecte. Un peu plus loin, c'est l'invasion par une multitude de petites larves lors de l'ouverture d'une énorme galle. 



On touche, on goute, on regarde, on écoute, on sent pour mieux comprendre ce qui nous entoure. Ici des noix à décortiquer, à casser, à manger, là un tronc à toucher, la-bas des graines qui s'envolent quand on souffle dessus, le gout fort des poires sauvages... De sens en sens, nous cheminons vers les falaises.


Avant d'arriver aux falaises, nous rencontrons les gardiens des lieux. Oui, nous venons d'entrer dans une réserve naturelle très importante : la réserve de biosphère du Chouf. Les gardiens se présentent, ils expliquent l'importance de la réserve pour la préservation du milieu naturel et des espèces qui y vivent. Beaucoup de questions sont posées mais les enfants sont impatients de voir les damans alors le gardien les guide jusqu'en haut des falaises où les Damans vivent.





En quelques minutes, une petite famille est aperçue et les enfants peuvent observer longuement les damans. Il y a un individu un peu isolé, c'est surement le guetteur. Un groupe de jeunes avec quelques adultes profitent du soleil pour se réchauffer. Un autre est grimpé dans un arbre pour aller manger quelques feuilles. Puis, un cri, deux cris d’alerte et tout le monde à disparu. Un promeneur passant en contre bas de la falaise a déclenché la fuite de tout le groupe. Ils sont rapidement rentrés dans les fissures des roches qui leur servent d'abris.





Après le pique-nique, la classe remonte dans le verger de la réserve pour trouver le petit chemin qui rattrape la crête. Les arbres sont pleins de fruits d'automne (pommes, figues, poires, coings, noix). Nous suivons la trace d'un renard, nous traversons d'épais buissons piquants, nous enjambons les grosses pierres éboulées d'un mur, nous cherchons notre passage dans la végétation, nous escaladons le lit abrupt d'un ruisseau à sec... Bref, avant de retourner sur Beyrouth, on goute un peu d'aventure en montagne. J'espère que cette sortie laissera des traces dans le destin de quelques élèves.



      

mercredi 18 octobre 2017

Deuxième jour de pêche aux crecettes

Pour ce deuxième jour, en descendant de la montagne, le temps semble moins clair, une frange de brume rousse enveloppe la côte mais la journée s'annonce chaude. Étant en avance, une intervention dans la classe a été possible avant de prendre le bus : la mer, ses ressources, ses pêcheurs, ses tortues, ses méduses, ses requins... Beaucoup de questions qui montrent que les élèves sont prêts. 


  
Après le trajet en bus, nous débarquons sur la plage nord de Byblos. Une petite et belle plage publique que nous pouvons vous conseiller. Après une rapide collation et un nettoyage de la partie de la plage que nous allons explorer, c'est la distribution des épuisettes et des bidons. 


     
On n'oublie pas la séance de conseils pour une bonne pêche et les explorateurs sont lâchés. Cette partie de la plage présente un banc de calcaire avec de nombreuses cuvettes. Ces trous se trouvent juste derrière la zone des vagues, c'est l'idéal pour avoir des zones calmes avec de l'eau de mer qui se renouvelle régulièrement. 


Les enfants partent à la pêche, de nombreux animaux sont découverts : crevettes, crabes et poissons. Plein de formes et de couleurs différentes.  














mardi 17 octobre 2017

Les CP du Lycée Montaigne à la pêche aux crevettes

Ce mardi 17 octobre, la mer est calme, malgré l'orage d'hier, la bonne météo de ce matin permet de partir à la pêche. 8H au Lycée Montaigne de Beit Chabab sur le Mont Liban, les CP sont prêts, curieux et impatients, ils attendent la sortie.




Une bonne heure de bus, descendre de la montagne, longer la côte vers le nord, traverser la baie de Jounieh, arriver à Byblos et voilà nous sommes enfin arrivés.


Les 21 élèves s'échappent du bus pour respirer l'air de la mer, un beau soleil donne à la côte une ambiance estivale, il y a encore des personnes sur la plage et même des baigneurs. On arrive sur le port, ce lieu chargé d'histoire, des phéniciens, des égyptiens, des grecs, des romains sont passés par ici. Le port est calme, de nombreux bateaux sont à quai, des pêcheurs nettoient leurs filets, d'autres les réparent, de petits poissons apparaissent et disparaissent comme pour jouer à cache-cache sous la surface de l'eau. Attention les enfants, on regarde où on met les pieds, il y a des chaines, des bouts et des anneaux qui trainent sur le quai. 



Une petite pause à l'ombre permet de parler des pêcheurs, de leurs techniques de pêche et des poissons attrapés. Nous, on ne va pas s'aventurer aussi loin qu'eux, on va explorer les flaques de la plage. En route, on descend dans les galets.
" Oui tiens, c'est quoi ces galets ? "
" Des pierres arrondies "
" Mais pourquoi ces pierres sont douces, rondes ? " ...
Doucement, on remonte aux vagues et à leur pouvoir d'érosion. 


Maintenant, c'est la traversée de la plage, celle qui est aux pieds des précieux vestiges phéniciens. Il est 10h, l'heure de la collation alors, on trouve un coin d'ombre de la falaise avant d'aller à la pêche.



On forme des binômes : un avec l'épuisette, l'autre avec le bidon, ça tombe bien car tout le monde ne veut pas aller à l'eau. C'est l'aventure, c'est parti ! Équipés d'épuisettes, les enfants se mettent à l'eau.
" Un crabe "
" J'arrive "
" Il est parti "
Douze épuisettes ratissent le fond des flaques, des petites mains retournent les cailloux (en les remettant à leur place) mais les habitants des ces lieux sont vraiment très rapides. Alors on montre les subtilités de la pêche en flaque : bien se placer par rapport au soleil, attraper la pierre doucement, commencer à la faire basculer lentement pour apercevoir les crabes, les crevettes, les coquillages, les poissons. Quand la bête est repérée, poser la pierre, avec une main, faire glisser lentement l'épuisette vers l'animal et avec l'autre, attirer son attention. Quand l'épuisette est bien placée, repousser l'animal vers elle pour qu'il y entre et alors là, d'un geste rapide relever l'épuisette. La bestiole est prise.



Ce n'est pas si simple, le lieu est truffé de pièges, les algues qui recouvrent le fond des flaques et plouf, l'élève est à l'eau, la pierre qui bascule ou qui bloque la chaussure est replouf, le camarade qui pense se rattraper en s'appuyant sur son voisin et encore plouf... C'est comme cela que l'on finit la sortie en bain de soleil pour faire sécher les vêtements. 



Quelques spécimens vont passer quelques jours dans l'aquarium de la classe pour les observer, les décrire, les dessiner, apprendre à mieux les connaitre avant de les relâcher dans leur flaque. Voilà comment se termine une aventure humide qui vise à montrer la beauté de la vie qui se trouve dans les petites flaques du bord de mer.