mercredi 15 mai 2019

"Les tortues de mer", le CM1 du Lycée Franco-libanais de Tripoli enquêtent

En décembre 2018, j'avais rencontré les élèves des classes de CM1 du Lycée Franco-Libanais Alphonse Lamartine de Tripoli pour discuter de l'impact de la pollution par le plastique sur la faune de bord de mer du Liban : résumé ici. Cette rencontre avait permis d'évoquer les problèmes de la pollution mais surtout de parler des merveilleux êtres vivants de bord de mer. Des êtres vivants qu'ils ne connaissent pas, des êtres vivants dont ils ont peur. Alors, ce mardi 14 mai, jour de très beau temps, nous sommes allés à la découverte des ces créatures qui vivent au bord de la mer. Ce sont les animaux dont les tortues se nourrissent quand elles viennent sur les côtes du Liban pour y pondre leurs œufs.
 
 
 

Alors, on va écarter les algues, mettre ses mains dans les petits trous, les fissures des roches, soulever des rochers pour pêcher quelques spécimens. Attention, on ne détruit pas, il ne faut pas arracher les algues, il faut remettre les pierres à leur place et dans le bon sens. Chaque rocher est un univers où vivent de multiple plantes et petites bestioles, elles y trouvent tout ce dont elles ont besoin. Si on bouge la pierre sans la remettre à sa place, on détruit cet univers, les êtres vivants n'y trouveront plus ce dont ils ont besoin (protection, nourriture, voisins...), ils seront perdus, et peut être, vont ils mourir. On est venu observer et pas détruire !

 
 

Il n'y a pas trop de plastique, le lieu est propre, préservé, nous sommes à Anfeh au niveau des salines. On emprunte les petites chemins qui contournent les bassins d'eau de mer que le soleil chauffe pour que l'homme puisse ramasser le sel. La découverte du petit platier avec ses vasques transparentes loin des voitures et des immeubles, est un émerveillement pour les enfants qui ne connaissent pas le bord de mer sauvage. Le littoral libanais est fortement aménagé et la majeur partie est occupées par des clubs privés, des habitations, des digues, des quais ou les ruines des anciens clubs. Il ne reste pas beaucoup de lieu où la garrigue rencontre les vagues. 

 

Hop, il fait trop chaud, on met les pieds dans l'eau, c'est parti !
La scène est belle, après la distributions du matériel et l'écoute des consignes, les enfants se mettent à l'eau entre la Méditerranée bleutée, la côte sauvage et en arrière plan, le mont Liban encore enneigé. Le Liban est vraiment un pays merveilleux. Pendant 30 minutes les élèves cherchent, observent et essaient de capturer les crabes, les crevettes, les poissons, les coquillages. Le premier crabe provoque la frayeur puis, on ose les capturer avec l'épuisette et enfin, on fini par y mettre les mains tout en restant prudent.

 
 
 
 

La pêche est bonne et l'on va pouvoir observer les spécimens. Ranger les épuisettes, récupérer l'ensemble des bocaux, se regrouper et s'installer autour du grand bac pour faire le bilan, c'est à ce moment que la biodiversité est révélée par la multitude des couleurs, des formes, des tailles, des consistances. Sans aller jusqu'aux espèces collectées, les enfants voient bien qu'il y a plein de formes de vie, que ce milieu cache une richesse biologique formidable. 

 
 
 


La sortie est terminée, l'émerveillement portera peut être ses fruits en freinant la colonisation de la côte. La biodiversité offre de beaux moments capables d'influer sur le futur de certains élèves alors ne nous privons pas d'observer ses trésors chaque fois qu'ils passent sous notre nez.
 

 

Durant cette sortie, une odeur a attiré notre attention, nous avons retrouvé une tortue caouane morte un peu plus loin. Elle a la boite crânienne complétement éclatée, probablement une tortue prise dans un filet de pêche et tuée afin de pouvoir récupérer le filet.


La vie est ainsi faite de joies et de peines, c'est ce qui la rend intéressante.
A bientôt pour de nouvelles aventures.  
   



  


    

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